C'est un peu violent mais si ça l'est trop, ben dites moi de l'enlever.
Il pleut sur la cité, les gouttes s' éclatent sur le pavé. C'est le soir et des prostituées se jettent sur les fenêtres ouvertes de berlines qui s'arrêtent près du trottoir.
La ruelle pue la drogue et la faim. Il fait sombre et les lumières jaunes des lampadaires dansent avec les flaques frappées par la pluie.
C'est un gouffre malfamé.
Dans un coin, un homme sort de sous son carton. Il se lève et serre son manteau élimé un peu plus fort contre lui. Malgré son visage balafré par la dureté de la vie, il s'engage dans la voie piétonne le regard haut , droit avec un air assuré. Dans le vacarme de l'orage, il bat le pavé de son talon et son pas résonne, rebondis contre les façades grisâtres. Il semble défier la nuit et sa progression est régulière et mécanique.
Au bout d'un quart d'heure de marche dans les intestins de la ville il ralentit.
Il est face à deux ombres en lutte l'une contre l'autre. L'une est un homme, l'autre une femme. Une agression, un viol. Une lueur brille dans l' oeil de l'homme. La pauvre fille se débat et crie en vain, l'orage redoublant de violence personne ne l'entend, sauf , l'homme au manteau élimé. Il s'avance, la femme l'implore du regard , il ne la voie même pas. Brusquement, il attrape le violeur par le vêtement , pivote sur lui même et le jette sur le sol.
Le violeur: " ça va pas non?! il ricanne Qu'est ce qu'il a le clochard?"
La fille libérée de l'étreinte s'évanouit dans la pénombre sans un regard en arrière.
Dans la nuit, l'homme au manteau se mord la lèvre inférieur avant de se jeter sur le criminel, le soulève et lui décoche un coup de poing au visage, puis un deuxième, un troisième un quatrième...
Le lendemain on lit dans les journaux qu'un barman a trouvé la mort, à cause de coups portés au visage, en partie déshabillé on soupçonne une prostituée . Mais au milieu des mauvaises nouvelles personne n'y porte attention sauf le sans abris au manteau qui déclare en lisant le journal : "l'affaire sera sans suite..."